Essai Renault Koleos dCi 175 Privilège

Longueur et patience...

Premier Crossover 4x4 made in Renault, le Koleos vient grossir l'offre d'un segment qui ne cesse de faire des adeptes. Attendu depuis de longs mois, le français est enfin dans les starting-blocks, prêt à en découdre avec ses petits camarades.

Renault est le dernier constructeur généraliste à investir le créneau très porteur du SUV. Préférant mettre de côté, une fois n'est pas coutume, leur statut de créateurs d'automobiles, les hommes du losange se sont donnés le temps de la réflexion pour donner du fil à retordre aux Toyota Rav 4, Volkswagen Tiguan et autres Suzuki Grand Vitara. Le Koleos débarque donc avec un peu de retard, mais avec plein d'arguments, comme se plait à le rappeller le dossier de presse : efficacité d'un châssis à transmission intégrale, ligne dynamique d'une berline et habitabilité d'un monospace.

En toute discrétion

Dans les faits, le Koleos est un engin plutôt discret pour une catégorie de véhicules qui cultivent habituellement l'ostentatoire ; d'un gabarit plutôt contenu (4m52), il se démarque cependant avec son hayon arrière plongeant et ses passages de roues bien marqués.

Fabriqué dans l'usine Renault Samsung Motors de Busan, en Corée, il repose sur la base roulante du nouveau Nissan X-Trail ; Renault a très logiquement fait jouer la politique de groupe pour jouir de la très longue expérience du constructeur japonais en matière de véhicule tous-terrains. Nous retrouvons donc la transmission intelligente « All mode 4x4-i » qui gère automatiquement la répartition de couple entre les trains roulants. En conditions d'adhérence normales, celui-ci est intégralement transmis aux roues avant ; en conditions extrêmes, il passe à 50/50 pour rétablir l'adhérence. Le conducteur peut en outre verrouiller la transmission en mode traction ou bien 4x4 permanent grâce à un interrupteur à portée de main. La garde au sol de 206 mm, les angles d'attaque et de départ de 27 et 31° ainsi que les systèmes d'aide au démarrage en côte et de contrôle de la vitesse en descente laissent, de plus, augurer de solides prestations en franchissement. Pour motoriser son Crossover, Renault a retenu l'excellent 2 L dCi en 150 et 175 ch, ainsi que le 2.5 L essence Nissan de 170 ch. Les transmissions s'effectuent via des boîtes mécaniques à 6 rapports sur l'ensemble de la gamme, une variante automatique (à 6 rapports également) étant par ailleurs proposée sur le dCi 150.

Voila pour l'essentiel de la technique. Terminons par un petit tour du côté de l'habitacle ; vaste et accueillant, il parachève le côté polyvalent revendiqué par Renault. Muni d'un hayon à double ouverture dont la partie inférieure supporte des charges de 200 kg, le coffre permet de loger 450 litres de bagages. Grâce à deux manettes situées à l'intérieur de celui-ci, la banquette 1/3 - 2/3 peut se replier pour libérer un volume total de 1380 litres. L'ergonomie apparait soignée pour les 5 occupants, la qualité des plastiques est de belle facture et l'équipement complet.

Polyvalence

Mon aventure débute sur la route, entre Carcassonne et Narbonne ; la route est détrempée, il pleut des hallebardes et les essuie-glaces peinent à chasser l'eau du pare-brise. Repoussant les lois physiques, le Koleos plonge pourtant dans les courbes sans sourciller, sans la moindre perte d'adhérence et sans roulis. Parfaitement insonorisé, l'habitacle m'isole du chaos qui semble s'abattre sur la région, tandis que les 360 Nm du dCi 175 ch extraient prestement les 1655 kg du Koleos à chaque relance. Sans avoir versé la moindre goute de sueur à un rythme pourtant sacrément élevé, j'atteins le domaine du château Lastours, théâtre de la seconde partie de cet essai. Très prisé par certains teams de rallye-raid, cet immense parc de 800 hectares est un véritable juge de paix en matière de franchissement. Transmission verrouillée en mode 4x4, aide à la descente enclenchée et ESP déconnecté, je m'élance sur des pistes caillouteuses et boueuses à souhait, convaincu de rester planté à la moindre difficulté. Contre toute attente, je crapahute pourtant là où bon me semble, sans me casser les vertèbres et sans mettre à mal la mécanique. Besogneux sous son air placide, le Koleos continue de m'impressionner dans le brouillard d'un pays Cathare que rien n'épargne... Arrivé au sommet de la colline, je n'ai plus qu'à faire demi-tour et à rentrer pour vous faire part de mon émerveillement sur mon ordinateur !

Ne vous fiez pas à son allure tranquille : le Koleos est un véhicule très abouti et sacrément polyvalent. La longue période de gestation que s'est offert Renault ne passe pas inaperçue, avec des prestations sur route et dans les chemins qui le placent au sommet de la hiérarchie, ainsi qu'un tarif très concurrentiel qui débute à 24 900 euros. « Patience et longueur valent mieux que force et rage », qu'on se le dise !

Par Fred « je suis surpris » Rouvier
Photos Thierry « ben non Jean Louis ! » Santoni