Protruck Rallye-Raid

Publié le par Frederic ROUVIER

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Conçu pour foncer dans les étendues désertiques de Californie, Le Protruck a acquis ses lettres de noblesses en signant de nombreux coups d'éclats sur le Dakar. Très prisées aux States, les courses de Trucks sont toujours très disputées et surtout très spectaculaires. j'ai pu tester un de ces engins à Ras-al-Kaimah, à 100 km au nord de Dubai. Attention, sensations garanties !

J'ai eu la chance de poser mes petites fesses dans à peu près tout ce qui roule sur 4 roues. Comme je ne suis pas spécialement émotif, il m'arrive bien malgré moi de me sentir blasé en essai. Je sais, c'est débile, je ne réalise pas la chance que j'ai ! Il n'empêche, cette découverte avec le Protruck restera gravée dans ma mémoire à tout jamais...
La base d'essai est située en plein désert, à 100 km au Nord de Dubai. Quelques zones ont été aménagées spécialement pour l'engin : deux tables d'environs 1m50 de haut nous attendent, de quoi s'envoyer joyeusement dans les airs !

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Alex, le pilote, m'attend près de l'engin pour me le faire découvrir. Constitué d'un solide châssis tubulaire en acier recouvert d'éléments de carrosserie en fibre composites, le Protruck est finalement très rustique. les suspensions, triangulées à l'avant et à bras tirés à l'arrière sont démesurées. Chaque train reçoit des combinés öhlins d'1m20 et 70kg ! Pour info, ils offrent 70 cm de débattement, de quoi avaler les trous sans se poser de questions...
L'habitacle, ouvert aux quatre vents est lui aussi très sommaire. Derrière le volant, un compte tours style Nascar et une batterie de manos de températures : huile moteur et boîte, eau et pression d'huile. Un interrupteur permet d'actionner les pompes à essence, un autre les ventilateurs en marche forcée et un troisième pour démarrer le V8. la boîte est automatique à 3 rapports et se commande via un court levier sur le plancher. Il n'y a pas de pare-brise et il faut enjamber la portière pour s'installer aux commandes. Souplesse oblige !

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Le moteur est en position centrale arrière. D'origine GM, il cube 6 litres et se veut lui aussi très rustique. Il s'agit du bon vieux bloc "old school" à 2 soupapes par cylindres. Il développe ici 450 ch et plus de 50 mkg de couple. Le poids à vide tourne autours de 1700 kg à vide.

Alex m'emmène à bord du Toyota Hi-Lux de location pour découvrir notre base d'évolution. Les tables se négocient en première et secouent le vaillant 4x4 dans tous les sens. Le reste se passe en 2 et malmène la colonne vertébrale... Il est temps de grimper dans le Protruck...

Solidement sanglé dans le baquet, j'actionne le démarreur. Aussitôt, le V8 se réveille en grondant. Levier de vitesse calé sur "D", j'écrase la pédale de droite. L'auto s'arrache dans un hurlement qui se perd dans l'immensité. Dépourvu de différentiel et ne comptant que les deux seules roues arrière pour passer la puissance, le Protruck reste difficilement en ligne. Comme la direction se montre très floue, les premiers mètres sont assez déroutants. Il faut en fait mettre du rythme pour que tout rentre dans l'ordre. Il faut cependant se méfier de l'absence de barre antiroulis et des grands débattements. Les mouvements de caisse sont en effet assez importants et le centre de gravité haut perché, tout ce qui faut pour se mettre sur les portières !
la confiance vanant finalement assez rapidement, je me lance à l'assaut des fameuses tables. Alex m'a assuré que ça passe à fond, je vais donc lui faire confiance en espérant qu'il ne se soit pas foutu de moi ! Hallucinant, l'auto se retrouve littéralement en lévitation, les roues à 2m du sol sur plus de 25 m ! L'atterrissage me fait redouter le pire quant à mon pauvre dos. Que neni, je me repose avec le même souplesse que dans mon canapé ! Un vrai truc de dingue, rien ne semble pouvoir arrêter l'engin. Seul les portions de sable mou posent en fait problème. Il faut rester gaz en grand et ne surtout pas couper sous peine de se planter jusqu'aux essieux...

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lancé à plus de 170 km/h, je vole littéralement au dessus des obstacles. Les changements de cap obligent à ralentir car les vitesses de passage en courbe ne sont pas aussi élevées que les capacités d'absorption frontales. Comme les freins ne se montrent pas très convaincant, il faut anticiper un maximum. Si vous pensez que le désert, c'est désert (!) vous vous trompez lourdement. Les nombreux dénivelés obligent en effet à d'incessantes corrections sur la direction et ne vous laissent donc aucun répit...

Je n'avais droit qu'à une seule boucle, il faut hélas faire demi-tour... Cet essai s'est déroulé il y a maintenant 2 ans, j'en tremble encore aujourd'hui en vous le faisant vivre par écrit, c'est dire les sensations qu'il m'a procuré !

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Publié dans Autos de compétition

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