Diesel volant

Publié le par Frederic ROUVIER

Possédant un véritable patrimoine sportif qu'il est bon de cultiver, Renault n'en finit plus d'étoffer sa sémillante gamme de sportives. Le diesel ayant le vent en poupe, il ne lui restait plus qu'à acquérir ses lettres de noblesse ; c'est désormais chose faite avec cette Mégane RS… dCi ! Avant que les puristes ne me molestent violement face à ce crime de lèse-majesté, je vous emmène à mes côtés pour une petite démonstration…


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Par Fred "yeah" Rouvier

Thierry "pardon Jean Louis" Santoni

 

J'entend déjà les hurlements des plus enflammés : une sportive, ça doit carburer au sans plomb, un point c'est tout ! J'avoue que je n'étais pas très loin de cette idée au moment de découvrir cette Mégane RS "un peu spéciale"…

Esthétiquement, rien ne différencie la version dCi de son homologue essence. L'ensemble étant toujours aussi agressif, les hommes du losange n'ont pas jugé utile de revoir leur copie dans ce domaine. Il faut en fait s'installer derrière le volant et regarder le compte-tours pour découvrir le seuil détail trahissant le mode de fonctionnement du moteur : la zone rouge débute à 5 000 tr/min et non à 7 000…


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Mise à feu

 

Parfaitement calé dans les sièges sport revêtus de cuir, j'actionne le bouton Start. Le 4-cylindres dCi s'éveille en douceur, sans le moindre bruit. Quand je repense à ma vieille Golf diesel de 1988 qui me secouait copieusement les vertèbres à chaque démarrage, je ne peux renier les progrès accomplis par les motoristes !

La route reliant Allauch à Trets dans les Bouches du Rhône est un terrain de jeu idéal pour tester objectivement une sportive. Bien décidé à vous livrer un jugement impartial, je commence à brutaliser l'auto sans la moindre retenue.


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Profitant du couple "camionesque" de 360 Nm disponible dès 2000 tr/min, l'auto accélère de façon inattendue. Quelque soit le régime et surtout le rapport engagé, l'aiguille du compte-tours monte inlassablement jusqu'à la zone rouge. Si les 230 ch de la version essence se bousculent au portillon de façon plus violente et offrent donc plus de sensations immédiates, les relances du diesel à bas et mi-régime sont sans appel. Parfaitement secondé par une boîte 6 très convaincante, la Mégane signe le 0 à 100 km/h en 8,7 s et croise à plus de 220 km/h, sur circuit bien entendu…


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Décollage

 

Question châssis, nous retrouvons, sans surprise, les excellents trains roulants de la RS "essence". Avant précis et directif, direction ferme remontant au mieux les informations de la route et roulis inexistant, les vitesses de passage en courbe deviennent très vite hallucinants.

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Littéralement scotchée à la route, la Mégane bondit de courbes en courbes sans la moindre inertie. Comme l'arrivée de puissance se fait de façon progressive, le train avant supporte les franches accélérations, même en sortie d'épingle. Pas de souci côté freinage : l'ensemble, signé Brembo, s'avère puissant et endurant même en usage intensif.

Complètement hypnotisé par les prestations de l'auto, je décide de déconnecter l'ESP pour jouir de la mobilité du train arrière (pour en fait passer les courbes par les portières !). Sans le savoir, je m'apprête à découvrir "LE" défaut de la Mégane RS dCi : les aides électroniques se reconnectent automatiquement au-delà de 50 km/h ! Sacrilège, comment les hommes de Renault Sport ont pu pondre une telle auto pour ensuite interdire d'en tirer toute la quintessence ? Moi qui me voyais déjà "jeter" l'auto dans tous les sens, j'en serai quitte pour continuer à rouler proprement…

Il ne faut cependant prendre mes propos avec un peu de recul. Les limites de l'auto, même avec l'électronique omniprésente, sont en effet bien au-delà de ce que le commun des automobilistes infligera à la voiture. Glisser aujourd'hui sur la route étant de toute façon passible de lourdes sanctions, à quoi bon offrir des libertés que les moins aguerris useront à mauvais escient ?

Cela fait plus de 2 h que je cravache le 2.0 L dCi, la jauge de carburant affiche un encore les ¾ du plein… Il faut dire qu'avec une consommation ne dépensant que très rarement 8L/100 km, le diesel ne connaît pas concurrence.


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Moins exubérante que la version essence dont elle dérive, la Mégane RS Dci est pourtant une sportive très redoutable. Le caractère coupleux et feutré de sa mécanique permet d'évoluer à un rythme très élevé sans jamais avoir l'impression de forcer, tandis que l'excellent châssis se joue de tous les profils de route avec bonheur. Parfaite pour emmener les enfants à l'école mais aussi pour s'amuser sur une petite route de montagne, la RS Dci conjugue judicieusement sport et économie. J'implorerai, pour conclure et en guise de doléances, un ESP entièrement déconnectable, ainsi qu'un moteur un peu plus démonstratif… Règlez-moi cela, monsieur Renault, et je signe le chèque tout de suite !

Publié dans Sportives

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